Eclipse partielle de Soleil du 6 janvier 2019
 en Russie, Chine, Mongolie, Japon ou Corée (Nord et Sud)

Le matin de l’éclipse le ciel était parfaitement dégagé et la température bien inférieure à -50°C! Après un réveil bien matinal et un bon petit-déjeuner il fût temps de se mettre en route depuis le village de Oïmiakon (Pôle du Froid) pour se rendre à mon lieu d’observation sur un promontoire dominant la vallée. Depuis ce point de vue l’éclipse débutait juste au lever du Soleil au-dessus des montagnes du Suntar-Khayata dans le prolongement de la majestueuse chaîne des monts de Verkhoïansk. Effectuer la mise au point de l’objectif catadioptrique était quasiment impossible dans ces conditions extrêmes.

A l’aide de l’image de l’éclipse en réflection inversée on peut voir que l’on est encore proche du maximum. Du fait des températures nettement inférieures à -50°C il était impératif d’isoler du froid l’appareil car celui-ci est resté dehors continuellement pendant plus de trois heures. Le cordon déclencheur était comme un baton rigide à cause du froid et la moindre flexion pouvait le briser! De plus les batteries des téléphones portables ne fonctionnent plus avec ces températures extrêmes, il faut les garder constamment au chaud.

L’éclipse étant maintenant terminée il est temps de partir et de se réchauffer!

Et maintenant le début de l’éclipse partielle peu après le lever du Soleil au-dessus des montagnes du Suntar-Khayata dans le prolongement de la majestueuse chaîne des monts de Verkhoïansk. Effectuer la mise au point de l’objectif catadioptrique était quasiment impossible dans ces conditions extrêmes. La photographie a été prise sans aucun filtre solaire.

Pour vous donner une idée des conditions météorologiques voilà une copie écran pour Iakoutsk, en sachant que pour Oïmiakon et Tomtor les températures sont généralement plus basses de 5 à 10 degrés. Vous pouvez constater que les températures sont plus élevées quand des précipitations neigeuses sont annoncées.

Photo de mauvaise qualité, prise après l’éclipse partielle, montrant mon équipement. Conserver ses pieds bien au chaud est impératif, d’autant plus que l’on reste quasiment immobile pendant plus de trois heures; pour cela mes chaussures de haute montagne Millet Everest font merveille même après 25 années d’utilisation sur les plus hauts sommets de notre planète.

Le jour précédent l’éclipse partielle il était impératif de contrôler mon lieu d’observation parce-que se rendre là-bas n’était pas facile. Il fallait grimper une colline pentue dans de la neige profonde au milieu des sapins. De plus estimer la durée nécessaire était aussi important afin de ne pas être en retard le lendemain!

Sur la gauche la majestueuse chaîne des monts de Verkhoïansk, au centre les montagnes du Suntar-Khayata dans leur prolongement.

Afin de pouvoir observer cette éclipse avec grand succès j’ai dû dormir chez l’habitant plusieures nuits à Oïmiakon, le Pôle du Froid. Voilà le certificat officiel signé par le maire le 5 janvier 2019 quand une température de -58°C a été enregistrée. Il faut aussi prendre en considération que les journées sont très courtes avec un Soleil qui se lève vers 10 heure et se couche vers 15 heure.

A Oïmiakon il existe deux monuments pour le Pôle du Froid: l’historique où les cérémonies se tiennent encore est dans le village, alors que le nouveau est à la périphérie.

En plus de l’éclipse partielle de Soleil il y avait une mise en bouche avec la comète 46P/Wirtanen. Vous noterez l’importante pollution lumineuse à Oïmiakon, s’aventurer de nuit hors du village n’était pas vraiment une option.

Sur cette vue panoramique du village de Oïmiakon après le coucher du Soleil on peut apercevoir la maison de Tamara (le bâtiment brun clair avec la lumière sur la droite), mon hôte lors de mon séjour, mais aussi les toilettes à l’extérieur (petite cabane brun clair sur la gauche). Faire ses besoins n’est pas toujours évident surtout que la cabane n’est absolument pas chauffée ni même isolée… Bref il faut être prévoyant!

La vie dans le district d’Oïmiakon n’est pas facile avec le long hiver sibérien. Pourtant les Iakoutes sont chaleureux et amicaux. La nuit se passe en dortoir avec six personnes. Les courtes journées baignent dans une lumière merveilleuse avec un ciel limpide.

Les habitants de Bereg-Yurdya, une petite bourgade à proximité de Oïmiakon, nous ont offert un joli spectacle le soir du 5 janvier 2019, l’année du cochon. Tous mes remerciements à Tatyana, la femme de Misha l’éleveur de cheveaux yakoutes, ainsi qu’aux artistes.

La question que l’on me pose souvent est que porter pour supporter ces températures extrêmes. La réponse est de porter plusieures couches ce qui permet d’isoler votre corps de l’extérieur tout en permettant à votre transpiration de s’évaporer. N’oubliez pas non plus de vous couvrir la tête, de protéger votre nez et vos oreilles, de mettre des bottes appropriées avec deux paires d’épaisses chaussettes (les bottes hivernales régulières ne sont pas suffisantes si vous restez longtemps à l’extérieur).

Pour terminer voici d’autres images du voyage. Une nouvelle fois, après le voyage d’août dernier, la prestation aérienne intégralement par Aeroflot en classe Affaires était de bonne facture. J’étais même le seul passager en Affaires sur le vol de fin de soirée pour Moscou. Le vol à destination de Iakoutsk a été légèrement retardé à cause d’un arrivage tardif et de la tempête de neige qui sévissait sur Moscou. Pas de souci quand on peut passer le temps aux salons des aéroports. Pour se rendre à Oïmiakon, le Pôle du Froid, il faut emprunter dans un premier temps la piste de Kolyma, c’est à dire la route des os qui mène aux goulags de Staline et qui a été construite en partie avec les os des détenus politiques et de droit commun (près de trois millions de morts)!