Eclipse totale de Soleil du 20 juin 1955
depuis le vol en Noratlas (N 2501) en provenance de Saïgon-Tan Son Nhùt
Avec une durée de 7 minutes et 8 secondes à son maximum en Mer de Chine, l’éclipse totale de Soleil du 20 juin 1955 a été la plus longue du XXè siècle, précédant celle du 30 juin 1973 avec le Concorde 001. La communauté scientifique française, et notamment Raymond Michard† de l’Observatoire de Paris-Meudon, s’efforça durant la guerre d’Indochine de préparer l’observation de cette éclipse depuis le Viêt Nam. Après la fin de la guerre d’Indochine et la partition du Viêt-Nam en juillet 1954, la réalisation d’un vol éclipse à bord d’un Noratlas 2501 modifié put avoir lieu. En novembre 1954, le Secrétaire d’État à l’Air décidait de mettre à la disposition du Bureau des Longitudes un avion de transport Nord 2501, capable de dépasser 8.000 mètres d’altitude et dont la structure se prêtait aisément à l’installation des instruments astronomiques. L’exécution de cette décision a nécessité le concours d’un grand nombre de personnes et de services relevant des Secrétariats d’État aux Forces Armées «Air» et à l’Armement. Civils et militaires ont donné, souvent malgré des préoccupations plus graves, une inlassable attention à la réussite de la mission scientifique. En avril 1955, un Nord 2501 sortant d’usine a subi, sur l’initiative de la Direction Technique et Industrielle du Secrétariat d’État à l’Armement, les transformations voulues pour le montage des instruments; des ouvertures permettant de viser le ciel ont été percées dans la coque et les travaux réalisés gracieusement par les ingénieurs et techniciens de la S.N.C.A.N.. L’Armée de l’Air a quant à elle fourni l’équipage. Les derniers Noratlas des forces françaises d’Indochine ont quitté leurs bases le 9 juin 1955, mais celui spécialement modifié pour l’observation de l’éclipse est quant à lui parti de Paris le 8 juin pour arriver en Indochine quelques jours avant l’éclipse. Trois observateurs étaient à bord: deux astronomes de l’Observatoire de Paris-Meudon, Raymond Michard† et Michel Trellis, ainsi qu’un officier du Bureau Scientifique de l’Armée de l’Air, le Lieutenant-Colonel Gallavardin qui a supervisé toute la mission depuis le début. Les Japonais de l’Observatoire Astronomique de Tokyo ont quant à eux effectué des observations avec succès en bord de mer depuis Ha-Hap dans la baie de Kikuik au Viêt-Nam du Sud.
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Simulation, réalisée avec Solar Eclipse Maestro, du vol d’observation Noratlas 2501 lors de l’éclipse totale de Soleil du 20 juin 1955
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Noratlas 2501 au-dessus de la base de Saïgon-Tan Son Nhùt
Trois chambres photographiques ont été utilisées pour photographier les différentes régions de la couronne solaire.
Montage des instruments
Environ dix minutes avant l’arrivée du cône d’ombre de la Lune, l’avion se trouvait sur la ligne centrale au large de la côte est du Viêt-Nam à une altitude de 8.100 mètres (26.500 pieds), faisant route plein est. Au-dessous s’étendait vers 4 à 5.000 mètres d’altitude une mer de nuages. Au-dessus malheureusement le ciel n’était pas entièrement pur mais voilé de cirrus de densité irrégulière; il était loin d’être «coronal». Comme une zone relativement bien dégagée avait été atteinte, tandis qu’en avant on pouvait apercevoir des bancs plus épais, le pilote décrivit une boucle pour attendre sur place l’ombre de la Lune et à la sortie du virage cette dernière était sur l’avion. Du fait du déplacement de l’avion suivant la même direction que l’ombre, la durée de la totalité dura 8 minutes, c’est-à-dire environ une minute supplémentaire par rapport à un observateur fixe. Malgré une panne mécanique de l’une des chambres employées, 16 clichés ont été obtenus. Du fait de la surexposition et des mouvements de l’avion pendant les poses, ces documents n’ont pas l’aspect habituel des clichés d’éclipse: l’image de la Lune a disparu et la couronne interne est informe! Seule la couronne externe qui n’a aucune structure délicate, peut être étudiée.
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Livre d’Or
