Eclipse hybride de Soleil du 3 octobre 1986 
 en vol au-dessus de l’Océan Atlantique nord à l’est du Groënland 

Du fait de la faible hauteur du Soleil la bande de l’éclipse à l’altitude de l’avion (12.192 mètres ou 40.000 pieds) était décalée vers l’ouest d’environ 105 kilomètres. La courbe grisâtre sur la partie droite est tracée au niveau de la mer et indique le point de plus grande éclipse. La largeur de la bande est aussi légèrement plus importante en se rapprochant de la Lune.

Grace aux dernières améliorations effectuées dans mon application Solar Eclipse Maestro nous allons voir que l’avion vola très probablement environ 8 kilomètres à l’ouest de la route planifiée (tracé de couleur marron sur la carte ci-dessous) comme les simulations des grains de Baily le démontrent. Pendant de nombreuses années j’étais intrigué par le fait que les observations réalisées ne correspondaient pas à mes calculs et la seule explication possible qui me venait à l’esprit était que la position de l’avion fournie par les participants à l’époque n’était pas correcte. De plus le calcul de l’un de leur tracés de l’éclipse était quelque peu éloigné du réel, ce qui aurait rendu leur observations encore plus mauvaises si ils l’avaient exploité. De plus d’après les photographies prises on remarque l’évolution assymétrique des grains avec la partie haute qui reste sombre, signifiant par la même que la Lune était trop haute par rapport au Soleil et que donc l’avion se situait trop à l’ouest.

La copie écran ci-dessous retrace bien le déroulement des événements à l’époque. L’avion a volé beaucoup trop loin vers l’ouest, principalement à cause des calculs de l’éclipse et du positionnement qui n’étaient pas assez précis. Il faut cependant ajouter qu’avec les moyens de l’époque il n’était pas évident de faire mieux.

Comme on peut le voir ci-dessous il y a une bonne correspondance entre la simulation de l’éclipse et les photographies. Toutefois, la position de l’avion n’était pas connue avec une grande précision, le Système de Positionnement Global (GPS ou encore Global Positionning System) n’étant pas encore disponible à l’époque, ce qui peut expliquer les petites différences. De plus toute la simulation est réalisée depuis un lieu fixe, cela devra être amélioré dans une mouture ultérieure. D’après l’apparence des grains de Baily l’avion était très probablement situé quelques kilomètres plus à l’ouest de la position optimale. De nouvelles simulations montreront un jour cela lorsque je trouverais le temps de m’y atteler.
Il est aussi évident que l’éclipse ne pouvait pas être totale même à cette altitude, ce que la simulation montre bien, et que le sommet du cône d’ombre se trouvait à une altitude bien supérieure. D’après la position déterminée à l’aide de la simulation il apparaît que les passagers ont en réalité observé une partielle extrêmement profonde car ils avaient dévié hors de la route, à l’ouest de l’axe du cône d’ombre.

Le montage de 25 photographies débutant à 19:05:14 TU couvre seulement huit secondes (exposition régulière à trois images par seconde). Les photos, au 1/500^è de seconde et sans aucun filtre, ont été capturées sur un film Kodacolor 100 (GA 5095) et avec un objectif de focale effective égale à 400 mm, ouvert à f/22 sur un boîtier Nikon FM2. La couronne solaire était clairement visible à l’œil nu, alors que cette séquence photographique a été conçue pour capturer la chromosphère et les phénomènes des grains de Baily sur la circonférence de la Lune. Quatre images, de 19:05:19,33 à 19:05:20.33 (sur la pénultième ligne), sont malheureusement floues à cause des vibrations de l’avion.