Vu depuis la Terre, seuls sont possibles les passages des planètes intérieures Mercure et Vénus. Un passage de Mercure peut durer jusqu’à 8 heures, tandis qu’un passage de Vénus peut légèrement dépasser 8 heures à son maximum. La première observation d’un passage de Mercure a été effectué en 1631 par l’astronome français Pierre Gassendi. Même si le télescope, indispensable pour observer les passages, existait déjà depuis environ 1610, personne n’a observé les transits de 1615, 1618 et 1628, car leur existence n’était pas encore connue. L’existence de nouvelles tables donnant les positions des planètes avec une meilleure précision (Tables Rudolphines de Kepler en 1627) ont rendu possible la prévision et l’observation du passage de 1631. Le premier passage de Vénus fût observé en 1639 par le britannique Jeremiah Horrocks. Il s’avère que, Kepler avait calculé un passage de Vénus pour 1931, mais que malgré les efforts de Gassendi, ce passage ne fût jamais observé puisqu’il se produisit durant la nuit en France (manifestement ce fait n’était pas connu par Gassendi du fait de la précision limitée des tables de Kepler). Cependant, Kepler n’a pas réussi à prévoir le passage de 1639. C’est Horrocks qui, en octobre 1639, a lui-même réalisé en comparant les tables de Kepler avec les anciennes imprécises de Lansberg, que ces dernières prévoyaient un possible passage de Vénus en novembre de la même année. Horrocks confirma cette prévision avec ses propres calculs mais le manque de temps l’empêcha d’annoncer l’événement plus largement. C’est pourquoi, seuls Horrocks, son frère Jonas et son ami Crabtree connaissaient l’existence de l’événement avec assez d’anticipation. Horrocks et Crabtree ont observés le passage et effectués quelques mesures, mais il semble que le frère de Horrocks ne l’observa pas. De nos jours, les passages de Mercure sont juste une curiosité sans pratiquement aucun intérêt scientifique. La même chose peut être dite pour les passages de Vénus. Parmi les quelques contributions que les passages de Mercure peuvent encore faire aujourd’hui on trouve l’étude de la vitesse de rotation de la Terre. Lorsque les circonstances d’un passage observé dans le passé sont connues (c’est-à-dire les instants de contact ainsi que la position du site d’observation), alors il devient possible de noter d’infimes variations de la longueur du jour au cours des siècles. Toutefois cette situation était radicalement différente jusqu’au XIXè siècle. Jusqu’à cette époque, les passages de Vénus, comme suggéré par Edmond Halley en 1716, ont été utilisés pour tenter de mesurer avec précision la distance moyenne entre la Terre et le Soleil, c’est-à-dire la valeur de l’Unité Astronomique. De nombreuses expéditions scientifiques ont été organisées pour observer les passages de 1761, 1769, 1874 et 1882. Mais, malgré tous ces efforts, plusieures limitations optiques, principalement le phénomène de la goutte noire, ont rendu impossible la détermination avec une précision suffisante de l’Unité Astronomique par cette méthode du passage de Vénus. Durant la seconde moitié du XIXè siècle et pendant le XXè, de nouvelles méthodes ont été développées pour déterminer cette distance Terre-Soleil, aucune ne nécessitant un passage Vénus ou de Mercure devant le Soleil. Le grand intérêt scientifique passé pour ces événements a donc disparu. Actuellement, le seul phénomène présentant encore un intérêt d’étude est celui de la goutte noire déjà mentionnée. Juste après le contact interne entre les disques du Soleil et de la planète (Mercure ou Vénus) une chose étrange se produit. Au lieu de se séparer distinctement du limbe solaire, le disque de la planète semble coller pour quelques secondes au disque solaire, et la déformation prend la forme d’une goutte noire. Le même phénomène se répète de nouveau juste avant le second contact interne. L’effect de la goutte noire empêche tout enregistrement précis des instants de contact entre le disque de la planète et le Soleil, et c’était la cause principale de l’échec des tentatives pour déterminer la distance Terre-Soleil en utilisant la méthode de Halley. La principale origine de ce phénomène est la turbulence atmosphérique, avec en plus le fait que le disque solaire est plus sombre à son bord qu’il ne l’est en son centre (connu comme l’assombrissement du limbe). Voici une explanation détaillée du phénomène de la goutte noire. Tout savoir sur la signification de deltaT (ΔT) ainsi que les secondes intercalaires. Prendre connaissance du cycle d’activité solaire peut être utile pour savoir si il y a une chance d’avoir des taches solaires.
Transit de Mercure
Les transits planétaires sont beaucoup plus rares que les éclipses de Soleil par la Lune. Il y a en moyenne 13 passages de Mercure par siècle. De nos jours tous les passages de Mercure se produisent à quelques jours du 8 mai ou du 10 novembre. Lors du passage du mois de novembre, Mercure est proche de sa périhélie et a un diamètre de 10 secondes d’arc. Tandis que Mercure est proche de son aphélie lors du passage en mai et nous apparait alors avec un diamètre de 12 secondes d’arc.
Les prochains transits de Mercure se produiront aux dates suivantes : Samedi 13 novembre 2032 :
Lundi 7 novembre 2039 :
Vendredi 7 mai 2049 :
Mardi 9 novembre 2052 :
Mercredi 10 mai 2062 :
Mercredi 11 novembre 2065 :
Séquence en accéléré du passage de Mercure du 7 mai 2003
Afin de calculer les circonstances locales d’un transit de Mercure, une calculatrice est mise à disposition. Avec la calculatrice pour les temps de pose vous pouvez aussi régler vos équipements photographiques.
Le 8 juin 2004, un phénomène rare s’est produit: la planète Vénus est passée devant le Soleil. Phénomène rare, en effet, car aucune personne vivante aux XXè et XXIè siècles n’a pu connaitre un passage de la planète Vénus devant le Soleil: le précédent passage a eu lieu en 1882 et n’a été que partiellement visible en Europe. L’observation du passage de Vénus en 1882 a été l’occasion la plus célèbre pour mesurer la distance de la Terre au Soleil, distance qui se trouve être la clé et l’unité de mesure de toutes les autres distances des corps célestes.
Les prochains transits de Vénus se produiront aux dates suivantes : Samedi 11 décembre 2117 :
Samedi 8 décembre 2125 :
Séquence en accéléré du passage de Vénus du 8 juin 2004 (aimablement du NSO)
Afin de calculer les circonstances locales d’un transit de Vénus (2004, 2012 et 2117), une calculatrice est mise à disposition. Avec la calculatrice pour les temps de pose vous pouvez aussi régler vos équipements photographiques.
Ce logiciel permet de contrôler jusqu’à 4 appareils photographiques numériques ou caméras CCD avec roue à filtres à travers une connexion USB, Firewire ou Ethernet durant un passage de Mercure ou Vénus afin de pouvoir l’observer librement. Cette présentation succinte vous permettra d’en savoir un peu plus.